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Revue de presse CACTUS...

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texte intégral paru dans angers journal le 5 septembre 2000,                                  retour page précédente


Mardi 05 Septembre 2000 : Municipales 2001 à Avrillé: Entretien avec Daniel Chéret (ps)

Daniel Chéret est conseiller municipal socialiste d'Avrillé. Si tout se passe comme il l'espère, il sera tête de liste d'une liste gauche plurielle aux prochaines élections municipales.

Directeur de l'I.U.T d'Angers depuis 1992 et jusqu'à 2002, Daniel Chéret est à une période charnière de sa vie, entre un hypothétique mandat municipal et une retraite bien méritée.

Angers Journal: Les élections municipales de 1995 ont été remportées par Marc Laffineur, député maire d'Avrillé, avec quelques 300 voix d'avance, pour mars 2001, quel sera le facteur déterminant?

Daniel Chéret: Je maintiens qu'il y a eu une erreur de stratégie en 1995. Les élections cantonales ont eu lieu un an avant les municipales (1994), il y avait très peu de candidats comme souvent pour ce type d'élection. Toutes les formations politique de gauche se sont présentées au premier tour. J'ai remporté le premier tour et mis en ballottage Marc Laffineur. Si tout le monde était parti derrière une personne, on aurait pu gagner ces élections mais c'est plus compliqué que cela sur Avrillé.

A.J: Est-ce que la carrure nationale de Marc Laffineur n'est pas le premier obstacle à franchir pour vous?

D.C: Il est plus connu que moi au niveau national bien que mon implantation locale soit relativement forte maintenant. La population avrillaise commence a connaître mon côté modéré, ma façon de gérer les affaires et l'engagement que j'ai pris pour cette commune. Marc Laffineur a une notoriété que je n'ai pas mais il a aussi le retour du bâton. Ses mandats nationaux auraient dû lui permettre de mieux négocier certains dossiers.

A.J: Vous pensez à l'autoroute?

D.C: Par exemple. Il ne s'est pas impliqué dans l'aménagement d'Avrillé comme il aurait été souhaitable qu'il le fasse, en prenant en compte le citoyen dans sa cité. Il est trop pris par ses mandats nationaux et on ne peut pas tout mener. Le canton est intéressant car il englobe 70% de la ville d'Avrillé mais la politique nationale n'a rien à voir avec la politique locale. Ses multiples mandats ne sont pas forcément un atout pour lui car les gens souhaitent un mandat simple. Ou on fait de la politique nationale ce qui n'est pas simple à gérer ou on fait du local avec un engagement au niveau départemental. Je pense également que depuis 1983, le pouvoir a dû l'user et on a envie de voir de nouvelles choses.

L'équipe qui sera en place après mars 2001 aura une gestion très difficile a accomplir. Je souhaite que les travaux pour l'autoroute puissent démarrer pendant ce mandat, ce qui ne sera pas simple. Le tracé actuel complique les choses mais il a sa raison d'être. Je le redis très fortement: dire que l'opposition est pour le tunnel est faux, contrairement à ce que la presse a pu dire en juillet.

A.J: C'est une confusion avec l'association Cactus?

D.C: Oui, il s'agit d'une confusion. Le parti socialiste ne s'implique pas dans le fonctionnement et dans le rôle que joue cette association. Mais c'est une association dans laquelle des citoyens s'expriment, ce que l'on doit respecter. On doit regarder avec beaucoup d'attention ce qu'y en sort mais ne pas le prendre pour argent comptant même si c'est très bon parce que cela ne reflète pas forcément l'opinion de la majorité de la population.

L'association Cactus a une bonne démarche mais elle ne prend pas en compte l'ensemble de la problématique qui est posée sur Avrillé. Ils ont posé une vraie question à laquelle ils nous faut trouver une réponse: ne faut il pas regarder le tracé par le tunnel? Mais pour répondre à cette question, il faut prendre en compte la circulation d'Avrillé, Angers et Montreuil. On souhaite être solidaire avec l'agglomération et que les quartiers soient solidaires entres eux. Les constructions rendront le mandat très difficile, il y aura des nuisances importantes, à ciel ouvert.

A.J: L'autoroute sera le gros morceau du prochain mandat municipal?

D.C: Ce sera un dossier lourd et embêtant parce qu'il faudra expliquer en permanence à la population et les élus devront être présents. Mais on donne trop d'importance au dossier de l'autoroute dans le cadre de ces municipales alors qu'il y a l'aménagement de l'aérodrome y compris avec le parc du végétal. La population doit être associée à ces projets et consultée.

A.J: Que pensez-vous de ce parc du végétal?

D.C: On ne peut pas réclamer une dynamique dans l'agglomération et quand on a l'opportunité de le faire se dire "attention aux nuisances..." Il faut se réjouir de voir se créer une dynamique entre Angers et Avrillé avec ce parc. L'autoroute est là aussi pour répondre à cela. Elle desservira le parc, créera une dynamique et des emplois.

Je regrette que l'on n'est pas pu en discuter avant en conseil municipal et encore moins avec la population. Que le citoyen puisse s'exprimer à chaque fois que cela est possible, sera un axe important de notre campagne. Nous sommes dans une société où le citoyen subit trop.

Les techniciens sont là pour répondre et non pour décider. Les politiques sont là pour définir les axes forts et interroger la population. Ensuite, les techniciens doivent trouver des solutions, rendre compte aux élus qui aller voir les citoyens. C'est une démarche citoyenne qui est difficile et longue mais elle permet de trouver une solution qui contente le plus de monde possible.

A.J: La liste pour les élections municipales n'est pas encore fixée?

D.C: Pas pour le moment. Notre démarche est d'aller vers une liste d'union. Je souhaite être tête de liste mais rien n'est décidé et les états majors étudient cette possibilité. Ce que l'on sait c'est qu'il n'y aura peut-être pas de verts qui ne se sont pas déclarés à Avrillé.

A.J: Quelle sera la place d'Avrillé dans la future communauté d'agglomération, notamment avec le Plan de Déplacement Urbain?

D.C: Ce sera une place importante, Avrillé est la deuxième ville de l'agglomération après Angers. Nous devrons répondre à la circulation de l'agglomération dans sa totalité. On ne peut pas avoir les avantages de l'agglomération sans en avoir les inconvénients comme St Barthélémy ou Trélazé les ont. Mais, Avrillé a des propositions à faire.

Certains espaces peuvent être aménagés de façon à ce que la voiture ne soit pas prédominante. Il faut y réfléchir avec l'agglomération. L'axe de chemin de fer qui va de Montreuil à Angers et qui passe par Avrillé peut être utilisé pour un transport en commun. Ce transport glanerait des gens de Feneu ou St Clément de la Place. Ces personnes viendraient jusqu'à Montreuil ou à Avrillé et se rendraient à Angers par la voie ferrée. Il faut prévoir des parkings, mais il y a une tendance à installer des parkings en bordure d'agglomération qui ne seront pas utilisés.

Il faut avoir la démarche du transport en commun avant l'installation de ces parkings. Le rôle de l'élu d'une commune est de s'impliquer dans le fonctionnement de l'agglomération ce qui pose la question de l'élection au suffrage direct des représentants de l'agglomération.

A.J: Le président de la communauté d'agglomération peut-il être quelqu'un d'autre que le maire d'Angers?

D.C: Je ne pense pas. C'est une différence d'opinion que l'on a avec le parti communiste et les divers gauche. Quand Jean Monnier est devenu président du district et que Jean-Claude Antonini est devenu maire d'Angers, il y a eu des rapports difficiles entre eux et au fur et à mesure les rapports devenaient de plus en plus difficiles ce que je comprends.

Les services économiques des communes vont déménager dans la communauté d'agglomération. Je suis favorable à ce que le maire de la ville la plus importante de l'agglomération en soit le président. Les vices présidents devront avoir un rôle technique, comme Monsieur Chalopin pour le traitement des déchets. Les maires devront avoir un rôle politique autour du président. Il y a actuellement deux fois trop de vices présidents mais cela peut répondre à des jeux politiques par rapport aux différentes communes.

Le développement de l'agglomération et son fonctionnement devrait être structurés où tous les maires sont associés. Il faudra consulter d'avantage le conseil municipal et la population ce qui n'est pas fait pour le moment.

A.J: Les habitants ne sont-ils pas éloignés de cette structure?

D.C: Oui, peu de gens connaissent le fonctionnement actuel du district. Les habitants ne sont pas associés ce qui est dû à un manque de communication et de volonté politique. Certains dossiers comme le parc du végétal auraient du être présentés devant la population, au conseil municipal et ensuite au district. On n'a pas bien associé la population mais nous n'avions pas beaucoup de temps pour décider.

A.J: Roselyne Bachelot plaide pour un centre d'action social à l'échelle de la communauté d'agglomération, quelle est votre position sur ce point?

C.D: Le citoyen doit être proche de ceux qui vont s'occuper de son cas, mais une commune n'a pas les moyens de la communauté d'agglomération pour développer une action sociale. On pourrait imaginer des antennes dans les quartiers et un centre qui aurait les moyens communautaires. Les villes devront continuer à rester vivante et importante car c'est là que le citoyen se retrouvera. S'il doit aller dans un lieu éloigné qui n'est pas proche de lui géographiquement, il n'ira pas.

A.J: Dans le cas d'une victoire de votre part en mars prochain, seriez-vous tenté par la députation?

D.C: Non, certainement pas. Si je me présentais aux législatives, je reproduirai le schéma de Laffineur que j'ai combattu. Ce que je trouve plus intéressant ce sont les élections cantonales dans le fonctionnement de notre ville car le canton représente 70% des électeurs d'Avrillé. Je n'ai pas une démarche personnelle et individuelle pour être maire.

J'ai parfois envie de faire autre chose et la mairie n'est pas une fin en soi. C'est un engagement politique que j'ai pris en 1977 et qui s'est concrétisé en 1983 par mon entrée dans l'équipe de Guy Pasquier. Ce n'est pas le pouvoir pour le pouvoir et j'ai eu assez de satisfactions sur le plan professionnel.