Autoroute A11 : les réactions opposées
de Marc Laffineur et de Roselyne Bachelot
Les rencontres qui ont eu lieu vendredi dernier, au ministère des
transports, à propos du contournement autoroutier nord d'Angers
continuent de provoquer des réactions. Celles de Marc Laffineur et de
Roselyne Bachelot ne vont pas vraiment dans le même sens.
Marc Laffineur, député-maire d'Avrillé, a fait connaître dès
vendredi son sentiment, sur l'entrevue qu'il avait eue dans l'après-midi,
avec le chef de cabinet de Jean-Claude Gayssot, ministre des transports,
et les élus angevins.
Selon lui, "l'expertise du ministère confirme celle que la mairie
d'Avrillé avait fait réaliser par un cabinet indépendant en
1996 : le tunnel profond ne résoudrait pas les problèmes de circulation
de l'agglomération angevine, puisqu'il ne capterait que la circulation de
transit. Il faudrait donc réaliser un boulevard urbain en surface. Le
tunnel coûterait également beaucoup plus cher. C'est pour ces raisons
que le tunnel a été abandonné. L'A11 doit désormais se faire vite, et
il faut l'union de tous les Avrillais, pour obtenir un allongement de la
couverture". (NDLR : l'autoroute est actuellement couverte de 1,3 km)
Pour Roselyne Bachelot, députée, en revanche "le refus de l'option
tunnel était prévisible. On voit très rarement en effet une
administration revenir sur ses propres choix. Il
aurait fallu un véritable courage politique à Jean-Claude Gayssot pour
aller contre les technocrates de son ministère. C'était
impossible. Néanmoins, le tunnel est techniquement faisable, et ce sont
principalement des considérations financières qui l'ont emporté. On
peut s'étonner qu'un ministère communiste soit si attentif à préserver
les profits considérables des sociétés autoroutières au détriment
des habitants d'Angers et d'Avrillé. Le
ministère convient par ailleurs implicitement que l'autoroute sera
gravement dommageable à la qualité de vie des habitants et
missionne le préfet pour enclencher une démarche globale d'aménagement.
A tout pêcheur miséricorde, mais il est sidérant de se rendre compte
seulement maintenant que ce projet conçu il y a 38 ans ne tenait pas
compte - et pour cause - de l'urbanisation massive des Capucins et
d'Avrillé, et du parc du végétal. Le maire d'Angers et le président du
district avouent qu'il faudra trouver des solutions pour l'aménagement de
ce nouveau quartier. Là encore, on s'étonne que l'urbanisation des
Capucins ait pu être décidé aussi légèrement, en cours de mandat,
sans débat publique. Décidément, les options retenues paraissent de
plus en plus éloignées de la vie quotidienne des Français et des
Angevins". |