Revue de presse CACTUS... |
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texte intégral paru dans "Angers journal" le 9 novembre 2000, retour page précédente
CACTUS
FERA MONTER LA PRESSION
09 Novembre
2000
La réunion du
mardi 7 novembre a conforté les opposants au projet
officiel: il est possible de faire
reculer l'Administration, quand bien même un plan a été
choisi.
Prenant à leur compte la
maxime «l'union fait la force», les «Cactusiens» ont décidé
de se battre encore et toujours.
L'Espace Lino Ventura d'Avrillé a pris ce mardi des allures de salle de meeting. Sur les murs, des panneaux titrant des slogans vindicatifs: «pour protéger notre environnement», «pas d'autoroute en ville à ciel ouvert», «un tunnel et vite», ou encore «un tunnel pour préserver Angers et Avrillé». A gauche de la scène, un écran géant avec des diapos des différents belligérants en cours de rencontres avec les décideurs politiques. Devant une assistance nombreuse (environ 250 personnes), Marc Viel et Jean-Yves Raveneau, les animateurs de l'association Cactus, ont d'abord fait un rappel des actions menées par le collectif depuis un an: rencontres, grève de la faim tournante, marche sur Paris et arrivée triomphale, escortés par la police, des marcheurs devant le ministère de l'Environnement. Mais le point fort de la réunion de ce mardi a été le témoignage d'opposants à des projets dans d'autres villes, d'autres régions. Venant de Saint-Germain en Laye, de Saint-Etienne (l'ancien maire de la ville, en l'occurrence), de Saint-Denis ou de Langeais, ils ont tous réussi à faire plier l'Administration et à faire adopter leur propre projet. Par exemple, il a fallu 25 ans pour qu'à Saint Germain en Laye, l'A14 soit couverte sur 5.600 mètres, ce qui a entraîné un surcoût de 3,5 milliards de francs (contre 900 millions pour Avrillé). Mais la décision de couvrir la portion a finalement été prise, après un renversement de l'avis des politiques. «Il y a peut-être des combats sans victoire, mais il ne saurait y avoir de victoire sans combat», déclare sous un déluge d'applaudissement la représentante de la ville de Région parisienne. Et celle-ci d'appeler les Avrillais à faire pression sur les élus, élections municipales obligent... En effet, les échéances électorales pourraient représenter un moyen de pression non négligeable dans les mains des habitants concernés. A en croire les bruissements du public, certains politiques remportent les suffrages, les autres non. Parmi les «applaudis», le nom de Roselyne Bachelot a suscité de vifs émois. «C'est elle qui devrait se présenter à Avrillé!», crie un spectateur. Pour les autres, pas de quartier! «Notre projet souffre d'un véritable tir de barrage de la part des élus locaux. Ils pèsent de tout leur poids pour soutenir le projet actuel, qui n'est qu'un rapport de commande», s'exclame Jean-Yves Raveneau. Tous en prennent pour leur grade: Marc Laffineur («est-il soucieux à ce point des finances de Cofiroute, maître d'ouvrage du projet déclaré d'utilité publique et qui accuse plus d'un milliard de bénéfice en 1999?»), Jean-Claude Antonini («il n'a jamais voulu rencontrer nos représentants»), Jean Monnier ou André Lardeux. Au regard des membres de l'association CACTUS, la situation est claire: le projet actuel créera un «chantier monstrueux dans la ville», avec son lot de pollution et de bruit, pendant des années. Qui plus est, 600 nouveaux logements seront bâtis en bordure d'autoroute... Tandis que le projet défendu par le collectif permet outre «la sauvegarde du patrimoine et du cadre de vie», une desserte normale des voies. En bref, l'association demande la construction d'un tunnel de 4,2 km, avec 2x2 voies et sans habitation au-dessus. Et qu'on ne parle pas de problème de flux, comparé au 2x3 voies «officiel»! Selon Maurice Etienne, ingénieur des Ponts et Chaussées et grand expert en la matière, «sous les tunnels, les gens sont plus prudents, tout simplement...». D'ores et déjà, les membres de CACTUS prennent l'offensive et lancent une grande campagne de «consultation citoyenne». Des cartes sont disponibles, sur lesquelles les signatures peuvent être apposées, agrémentées d'un petit mot au ministre, au dos de la carte. Une dame compte bien se servir de cet espace. «Il y en a des choses à dire. On a tout sur le coeur, y'a rien qui va!» Cette pétition servira de moteur aux défenseurs du tunnel qui espèrent rencontrer le ministre, et non pas les membres de son cabinet. Dans la perspective des échéances électorales de mars 2001, les habitants entendent faire pression sur les listes. «Si les politiques locaux tremblent pour leur mandat, ils changeront d'avis et vous suivront» déclare la «gagnante» de Saint Germain en Laye. Pour tous les habitants présents à la réunion, la sentence sera nette et sans bavure: «pourquoi les élus ne soutiennent pas, ou plus, ce projet? Y a-t-il des choses inavouables?» demande l'ancien maire de Saint-Etienne. «On élit des personnes pour qu'elles tiennent compte du cadre de vie des habitants, pas pour le détruire», précise un militant.
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