Compétences économiques
transférées, installation de Stream validée, fermeture des
grandes surfaces le 24 décembre confirmée, prêt payant de
livres refusé, habitants des Capucins
consultés, conseil municipal sans surprises.
La campagne électorale
pour les municipales 2001 n'a pas débuté réellement du côté
de la mairie d'Angers mais les munitions trouvent chaque jour leur
place dans la cartouchière en prévision de la bataille pour
Angers.
C'est un Jean-Claude Antonini enrhumé qui a dirigé le conseil
municipal du lundi 30 octobre. Un petit inconvénient qui n'a pas
émoussé le tranchant de sa lame. Préparé à toutes invectives
de la part de l'intergroupe 2000, Jean-Claude Antonini s'est fait
un malin plaisir de repousser ces derniers dans les cordes. Quand
Roger Boisseau, opposition, l'a accusé de «dépouiller un peu
plus la ville» au profit de la Communauté d'Agglomération par
le transfert des compétences de la ville, il a répliqué d'emblée
que cette opération rendra la ville d'Angers «plus riche» et a
utilisé quelques locutions latines à l'instar de son
interlocuteur qui l'avait interpellé dans cette langue. «Je
pense que le service économique sera ainsi encore plus efficace»,
conclut-il, en français cette fois.
L'annonce de l'arrivée prochaine de l'entreprise Stream à Angers
qui devrait créer 500 emplois CDI, a été jugée intéressante
pour la ville par Roger Boisseau mais ce dernier s'est étonné de
«la mise en exergue de ce dossier d'implantation d'entreprise»
alors que d'autres ne subissent pas le même traitement. Yves
Thibault, opposition, a voté contre cette délibération sous prétexte
que l'entreprise Stream est étrangère. Un mélange de rires et
de douces huées s'est fait l'écho de cette aversion assez rare,
il faut le souligner, dans les rangs de l'opposition municipale
angevine. «Nantes, Tours et Orléans étaient concurrentes et il
y avait de fortes pressions pour que le site ne s'installe pas à
Angers», selon Jean-Claude Antonini.
Par ailleurs, Laurent Gérault, opposition, s'est ému de la
non-autorisation des commerces à ouvrir leurs portes le dimanche
24 décembre qui aurait été prise par le maire sans concertation
avec les commerçants. Jean-Claude Antonini a rappelé qu'il avait
rencontré les syndicats des salariés concernés et les représentants
des grandes surfaces et petits commerces. Le maire a ajouté qu'«il
y a quelque chose de piquant» dans l'alliance des petits et
grands commerces pour réclamer une autorisation d'ouverture, «quelque
chose du passé». Il a ajouté que «l'ensemble des maires de
l'agglomération angevine sont pour cette fermeture tout comme
l'agglomération nantaise».
Les indicateurs économiques angevins sont au vert et le maire
entend bien profiter de cette courbe ascendante pour
l'affrontement contre son challenger, Dominique Richard. Si la
conjoncture mondiale explique cette embellie, l'équipe municipale
tient à rappeler qu'elle a su accompagner cette croissance en
faisant des paris sur l'avenir, en citant, notamment, le taux
d'occupation des locaux industriels et tertiaires publics qui est
actuellement de 88%.
Dans le cadre de l'aménagement du
plateau des Capucins, la ville va lancer une consultation des
habitants et des associations (y compris de Cactus, ce qui est une
nouveauté). Un concours d'architecte devrait permettre de définir
l'avenir de cette parcelle appelée à devenir «une petite ville»
dans la ville selon les mots du maire qui précise que «rien
n'est figé dans l'aménagement du plateau des Capucins
contrairement à ce que l'on à pu dire».
En fin de séance, l'opposition municipale, par la voix de Pierre
Petitjean, s'est associée au voeu de la majorité de ne pas voir
instaurer un prêt payant pour les livres empruntés dans les
bibliothèques, ce dernier a regretté le fait que «la décentralisation
se donne toujours bonne conscience dès lors qu'elle transfère
les charges». Cette observation répond au souhait de la ministre
de la Culture, Catherine Tasca, de voir les collectivités
territoriales assumer cette taxe si elles ne désirent pas la
laisser à la charge du lecteur. Gérard Pilet, adjoint à la
culture, a rappelé que 2.300 bibliothèques existent en France et
qu'elles prêtent, gratuitement à ce jour hors carte
d'abonnement, 154 millions d'ouvrages.
Pour apercevoir Roselyne Bachelot lundi soir, il fallait regarder
France 2 et le débat sur la fiscalité des entreprises. Roger
Boisseau a trouvé la solution pour voir l'émission dès le début,
il a quitté la salle vers 22H20 prétextant un manque de
courtoisie de la part du maire.
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