REVUE DE PRESSE CACTUS... |
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texte intégral paru dans "Angers journal" le 23 janvier 2001 retour page précédente
Avant de lire le texte dans son intégralité, voici deux passages retenus
par CACTUS. Nous nous étonnons des propos étonnamment consensuel de
Gilles Mahé, candidat des Verts (?????) sur la liste de J.C. Antonini. Extraits : "Il y a le contournement nord qui reste un point important. Sur ce dossier, celui qui a véritablement le pouvoir, c'est Jean-Claude Gayssot (ministre communiste des transports )." Commentaire de CACTUS : Celui qui a véritablement le pouvoir, c'est celui qui s'en donne les moyens. Le rôle d'un élu est justement de peser sur les décisions iniques pour les faire changer. Évidemment, cela demande du courage... "A partir du moment où l'enquête d'utilité publique a été faite et que les choses sont très avancées, on hérite d'une situation devant laquelle les alternatives n'existent pratiquement plus." Commentaire de CACTUS : Nous apprenons à Gilles Mahé qu'une enquête d'utilité publique, ça se casse ! Cela s'est déjà vu, cela s'est déjà fait. C'est pourquoi nous affirmons qu'une alternative intelligente et écologique existe au projet d'autoroute à ciel ouvert : il s'agit du tunnel. Le tunnel est techniquement faisable. Seuls les élus archaïques du district bloque sa réalisation. L'alternative politique pour résoudre ce dilemme : élire des politiques qui défendent véritablement l'environnement, ici le tunnel.
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«Jean-Claude
Antonini est-il plus proche des Verts que du PS?», Gilles Mahé
23 Janvier 2001
Gilles Mahé est responsable
des Verts section Angers et serait adjoint au maire à l'environnement
en cas de victoire du maire sortant d'Angers. Quelles convergences et
quelles divergences avec le maire en place? Entretien.
Angers Journal: Quel est votre
parcours politique?
Gilles Mahé: Je suis un ancien militant et responsable d'Anjou Écologie Autogestion que j'ai quitté en 1993 parce que je proposais à l'époque un rapprochement avec le parti Vert, de façon à peser auprès de ceux qui souhaitaient une clarification à gauche. On était dans la période Waechterienne et le ni gauche ni droite. Or, j'ai toujours été quelqu'un de gauche et j'ai donc été ravi lorsque Dominique Voynet et ses proches ont fait basculer le mouvement vert à gauche en 1997. L'engagement de participer à des exécutifs dans le cadre d'accords avec les autres partis de gauche m'a fait prendre ma carte chez les Verts, cela correspondait à la façon dont je voyais les choses. Il fallait renforcer la composante gauche des Verts. Et puis, il y avait aussi une multiplication des partis écologiques (Génération Ecologie, les Verts, A.E.A...), cela faisait beaucoup. A.J.: Génération Écologie existe toujours? G.M: Génération Écologie est sinon anecdotique, du moins très marginal. Brice Lalonde se réclame toujours de ce parti mais il faut être clair, cela ne représente que lui et quelques personnes très isolées. Les verts ont contribué à fédérer l'ensemble des organisations écologiques et je pense que dans la région, l'ensemble des groupes ont intégré les Verts. C'est un parti avec de nombreux courants et mouvements, c'est ce qui m'intéresse. L'entrée des Verts au Gouvernement et au Parlement a permis de clarifier les choses pour que les Verts prennent place au niveau politique. Ils ne le font plus dans une contestation et une culture de cette contestation mais dans l'objectif de participer à des exécutifs et qu'ils soient en mesure de peser. Ce poids est évalué et réévalué mais je crois que l'on ne peut contester que, depuis l'arrivée des Verts au Gouvernement, il y a des débats qui ont pu se faire. Il y a aussi des mesures qui ont été prises, même si elles ne sont spectaculaires, qui traduisent une volonté de vouloir faire évoluer les choses dans le bon sens: Sur le nucléaire, l'alimentation, les 35 heures (portées par les Verts depuis longtemps)... A.J.: Les 35 heures ne sont-ils pas plus une façon d'intégrer plus de flexibilité dans le travail plus qu'un réel progrès social? G.M.: Les 35 heures ont permis d'amener à une prise de conscience qu'il ne fallait pas considérer comme inévitable et incontournable la marginalisation d'une proportion de la population. Cela a fait prendre conscience de l'importance de l'intégration sociale par le travail. Jamais les Verts n'ont dit que c'était la panacée mais c'est le début de quelque chose. Le débat sur la gestion du temps de tout un chacun a progressé grâce aux 35 heures. A.J.: Les Verts de 2001, présentent-ils «mieux» que Anjou Écologie Autogestion? G.M.: Les Verts bénéficient à présent de l'image nationale qui est donnée. Lorsque les journalistes témoignent des congrès des Verts, ils mettent en évidence le côté juvénile du mouvement, les courants et les luttes intestines. Cela existe et c'est l'héritage de notre culture de gauche, d'extrême gauche et de culture libertaire. C'est un savant mélange qui peut paraître délicieux ou non mais en terme d'image et d'idées, les Verts apportent à la politique quelque chose qui est de plus en plus reconnu. Sans vouloir agiter l'épouvantail du poulet à la dioxine ou de la vache folle, ce que les Verts pouvaient dire il y a quelques années et qui était minoré, moqué ou caricaturé, aujourd'hui, il paraît évident que réfléchir sur ces choses n'est peut-être pas inutile. Tout cela a participé au fait que les Verts ont une meilleure image. A.J.: Un autre mode de scrutin pour les élections municipales (les listes qui obtiennent moins de 10% ne peuvent se maintenir au second tour) aurait-il entraîné les Verts d'Angers à conduire leur propre liste? G.M.: Même avec le mode de scrutin actuel, nous avions planché sur ce scénario. Cela n'aurait pas été hérétique d'imaginer qu'il puisse se mettre en place. Au niveau départemental, nous avions opté pour faire des alliances de partenariats. On a entamé les négociations avec nos partenaires pour parvenir à quelque chose de commun. Une des composantes (les communistes, ndlr) n'a pu être présente dans ce processus, nous avons pesé pour qu'ils soient présents mais les choses n'ont pas pu aboutir. Pourquoi a t-on choisi d'être sur la liste du maire sortant? Il y a une manière tout à fait comptable, nous nous sommes dit qu'il y avait une stratégie qui nous permettait de façon plus sûre de pouvoir transformer l'essai et participer à un exécutif. Au-delà de ce choix purement comptable, ça a été un choix politique. Il y a des points de convergence objectifs avec la politique de Jean-Claude Antonini. Il y a des dossiers sur lesquels on aurait clivé les choses mais il aurait été difficile de proposer un programme réellement différent de celui du maire sortant. L'Agenda 21 est quelque chose de fort et peu de gens ont compris toute l'ambition qu'a ce programme. Nous nous sentons très proche de ce projet, de cette vision du développement durable. Finalement, Jean-Claude Antonini est-il plus proche des Verts que du PS? Bien sûr, il reste socialiste mais il y a des points de convergence très forts. A.J.: Pendant l'année de négociation que vous avez eu avec le maire sortant, quels sont les gros problèmes qu'il a fallu surmonter? G.M.: Il y a le contournement nord qui reste un point important. Sur ce dossier, celui qui a véritablement le pouvoir, c'est Jean-Claude Gayssot (ministre communiste des transports, ndlr). A partir du moment où l'enquête d'utilité publique a été faite et que les choses sont très avancées, on hérite d'une situation devant laquelle les alternatives n'existent pratiquement plus. On paie pour des politiques qui n'ont pas été à la hauteur de leur responsabilité dans les années antérieures. A..: Qui sont ces politiques dont vous parlez? G.M.: Ce sont l'ensemble des élus, que ce soit sur les municipalités ou dans les autres collectivités locales. Ce contournement est désormais inévitable et même Cactus s'accorde à le dire. Ce dossier a souffert de beaucoup de carences. Carence en terme de concertation avec les habitants, en matière d'imagination. On prend une situation de fait et l'on se sent plus otage de cette situation que véritablement acteur. La façon pour nous de rebondir est de poser le problème des transports dans l'agglomération angevine. L'augmentation du flux automobile nous oblige à trouver des solutions ambitieuse et donc de participer à une réflexion sur le Plan de Déplacement Urbain qui a été proposé par le SYTRA (Syndicat des Transports de la Région Angevine). Nous sommes en accord avec les associations qui contestent le manque d'ambition. Nous sommes prêts à réfléchir avec l'ensemble de ceux qui le souhaiteront, associations et politiques, pour marquer d'une ambition nettement supérieure ce PDU. A.J.: Quand Jean-Claude Antonini se réfugie derrière le SYTRA et déclare qu'il n'est pas responsable de ce PDU, cela vous paraît logique? G.M.: On entend ce projet comme étant une impérative nécessité de proposer un plan de déplacement aux Angevins. Pour nous c'est un point de départ et nullement une finalité. A.J.: C'est un brouillon pour le moment? G.M.: Pour nous c'est largement un brouillon. Par contre, les indications sont claires. Réduire le flux automobile et s'appuyer sur d'autres modes de transport. Nous souhaitons pouvoir avancer dans ce cadre, tous ensemble. A.J.: Le maire sortant n'a-t-il pas une responsabilité quant à ce qu'il en est aujourd'hui de ce PDU? G.M.: Oui, mais il a dit que c'était un point de départ. Nous nous accrochons sur ce qu'il a dit et nous espérons bien arriver à une véritable copie. A.J.: Les véritables décisions, entre autre pour le PDU, se prendront à la Communauté d'Agglomération, y serez-vous présent? G.M.: Absolument! Cela faisait partie des négociations. Nous avons tout à fait conscience que l'agglomération va être l'enjeu majeur. A.J.: Êtes-vous favorable à l'élection des délégués de la Communauté d'Agglomération? G.M.: Tout à fait. L'aboutissement des lois Voynet et Chevènement (et Pasqua, ndlr), va vers une élection directe. Les Verts réclament cette élection au suffrage directe. Il y a une réflexion globale à mener car le Conseil Général survivrait-il à cette élection? Il y a une telle concentration de pouvoir à la Communauté d'Agglomération que cela paraît aberrant que les citoyens en soit coupés. A.J.: Pensez-vous, comme Roselyne Bachelot, que les maires concentrent trop de pouvoir, que l'on peut comparer à une «monarchie municipale à la française»? G.M.: Je partage cette opinion et c'est vrai que les maires sont dans une situation de pouvoir absolu. Le maire n'est pas le seul dans cette situation, il y a aussi le président de la République ou le président d'un Conseil Régional. Nous trouvons qu'il y a une concentration trop importante de pouvoirs et il faut que des choses puissent évoluer dans le cadre de réformes institutionnelles. A.J.: Est-ce qu'il y a d'autres points d'achoppement que le contournement nord qui sont apparus pendant les négociations? G.M.: La démocratie participative, citoyenne. Jean-Claude Antonini a déclaré qu'il y avait un poste d'adjoint à l'écoute et la médiation. Ce poste est occupé par une Verte (Christine Albert, ndlr). Cela traduit la volonté des Verts de mettre l'accent sur cet aspect, la place des citoyens dans la cité, reconnaître leur action, avoir une écoute individuelle et également associative. On a souffert d'un manque de clarté dans l'implication des citoyens et il faut inverser cette tendance. A.J.: Ce n'est pas uniquement un artifice électoral? G.M.: Les rencontres de quartiers du maire sortant étaient un premier pas. Beaucoup l'ont salué et c'était une rupture avec son prédécesseur (Jean Monnier, ndlr). C'est un exercice qui est éthiquement important mais cela ne peut être suffisant. La démocratie n'est pas simplement des rencontres de quartiers. Il faut que les citoyens puissent s'organiser et ce que l'on souhaite, c'est faire fonctionner cette démocratie que l'on soutient. Ce n'est pas un gadget, il y a une véritable demande des citoyens. Le transport et l'urbanisme seront les chantiers majeurs du prochain mandat et la façon dont ils vont être gérés sera d'une grande importance. La création de ce poste est un signe politique fort. A.J.: Comment voyez-vous le Parc du Végétal? G.M.: C'est une initiative départementale. A.J.: Soutenue par Jean-Claude Antonini. G.M: Nous sommes assez perplexes sur ce dossier. Premièrement, sur la nature de ce dossier. On a trouvé l'idée très intéressante, mais pour faire quoi? Comment l'idée de départ qui consistait à mettre en avant l'horticulture locale a-t-elle évolué? Nous n'avons pas tous les éléments mais la perspective est, semble-t-il, celle d'un parc d'attraction. On se demande si on ne va pas hériter d'un Mickeyland. A.J.: Marc Laffineur, député-maire d'Avrillé, vous dirait: sans visiteur, pas de parc. G.M.: Oui, il y a le coup des visiteurs. Nous sommes perplexes sur ce dossier et on sera vigilants. En ce qui concerne les Verts 49, nous ne voyions pas le Parc à cet endroit là (ancien aérodrome d'Avrillé), plutôt aux Ponts de Cé - Trélazé (autre projet avec Beaufort en Vallée qui n'ont pas été retenus, ndlr). La prévision du nombre de visiteurs paraît surévaluée. (Le Conseil Général espère 850.000 visiteurs par an, ndlr) A.J.: Et l'usine d'incinération? G.M.: Ce que l'on souhaitait, à l'époque, c'est que cette usine ferme tant qu'elle n'était pas aux normes. Nous avons dénoncé le fait que pendant la durée des travaux, elle continuait de polluer. La mise aux normes est effectuée, elle est là et a sa fonction, le dossier est clos. Un système va permettre à l'usine d'être une source de chauffage pour des habitants. Notre réflexion consiste à dire que l'incinération n'est pas une fin en soi. Il faut améliorer la gestion des déchets et intervenir plus en amont, au niveau des entreprises et des grandes surfaces. Nous ne souhaitons pas qu'une surcapacité entraîne la construction d'une autre usine. A.J.: Suivez-vous la campagne électorale de Dominique Richard? G.M.: Très peu, je n'ai pas trop de temps pour cela. Ce qui m'intéressait était de voir autour de quels arguments il essayerait de construire un contre projet. J'ai vu qu'il avait appuyé sur les aspects de démocratie participative. On peut nous accorder que culturellement, les verts ont intégré cette notion depuis longtemps. Je ne savais pas que cette notion était présente dans les partis de droite, mais il ne faut pas rester dans les clivages droite-gauche, tout le monde peut évoluer et avoir ce type de vision. A.J.: Il a quand même une petite longueur d'avance pour la présentation de son programme. G.M.: Jean-Claude Antonini a voulu retarder le plus possible son entrée en campagne. C'est logique car il est maire sortant. Nous aurions préféré qu'une offensive politique puisse se développer plus tôt. Copyright © 2000 Angers Journal SAS - Tous droits réservés |