REVUE DE PRESSE CACTUS... |
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texte intégral paru dans "Angers journal" le 18 décembre 2000, retour page précédente
EXPROPRIATIONS:
CA DÉMARRE!
18 Décembre 2000
L'enquête parcellaire du
contournement nord commence ce lundi, recensant les propriétaires qui
devront céder tout ou partie de leur terrain. Parmi les concernés,
certains Avrillais parlent d'un projet de départ légèrement dévié,
depuis son origine...
Les habitants du chemin du Champ
des Martyrs, à Avrillé, s'apprêtent à assister aux premières loges
au vaste chantier du contournement de l'A11. Ils ont été récemment
contactés par la société COFIROUTE, chargée de la construction du
projet.
L'un d'eux s'est vu signifier la réquisition de 23 m² de son terrain. Mais le propriétaire en question, lassé de toutes ces batailles, admet la réalisation du projet autoroutier. «Déjà, en 1975, Besnier, le maire de l'époque, avait créé une association contre l'autoroute. La position des riverains était de dire: on n'en veut pas. Au fil des années, la municipalité a changé, le PS a pris la mairie, en étant aussi inefficace que la municipalité précédente. Marc Laffineur, qui a suivi, pareil». Le propriétaire reconnaît le bien-fondé de l'étude réalisée par les experts, tout en regrettant que tout n'ait pas été fait pour éviter cette situation. «Il faut une déviation, même si sur le fond, c'est une bêtise. Mais la situation des voies sur berges fait que l'autoroute, comme elle a été décidée, est un moindre mal. Nous avons obtenu certaines choses: l'autoroute qui était prévue à niveau sera couverte un minimum, ce qui interdit les nuisances sonores et, maintenant, tout boulevard urbain ici». Le propriétaire de la maison du chemin des Martyrs est las du combat et redoute qu'il prenne un chemin politique. «Ca fait 25 ans que ça dure, il est temps que ça se termine. D'après moi, les gens de Cactus, qui à deux ou trois exceptions près, ne sont pas de vrais riverains, se servent de ça pour essayer de se placer politiquement sur la ville. Moi, je suis un vrai riverain, et je ne suis pas d'accord avec eux». Même si l'enquête parcellaire, dont les résultats seront rendus publics dans quelques mois, ne commence que ce lundi, les propriétaires ont déjà reçu leur avis, de réquisition d'une partie de leur terrain pour les uns, d'expropriation totale pour les autres. «Nous avons reçu des documents de Cofiroute nous disant qu'ils vont nous prendre x m², mais sans aucun schéma explicatif. Où vont-ils prendre ces mètres-là, on n'en sait rien. Mais on se verra restituer les terrains après travaux. Pour l'instant, on sait combien de mètres on va donner, et il faut leur fournir les titres de propriété. Je pense que la municipalité devrait mettre en évidence cette rétrocession de terrain, ça dégonflerait les choses». Pour le propriétaire résigné, les promoteurs du projet «se sont fait berner par Artus, qui s'est fait passer pour l'entreprise au top qu'elle n'est pas. On a déporté l'autoroute d'Artus pour la rapprocher des riverains, et de ce fait on exproprie trois maisons sur le chemin du Champ des martyrs. Un garage s'était implanté à l'époque où le passage de l'autoroute était connu, avec la bénédiction de la municipalité, et maintenant le projet autoroutier passe en plein milieu du garage!». De fait, Jean-Michel Tardieu, le directeur de l'École Pratique des Dirigeants Commerciaux de France et en outre conseiller municipal d'Avrillé, parle lui aussi d'un tracé légèrement déplacé et mettant en jeu l'existence d'un garage. «La municipalité ne sait que depuis un an que l'autoroute va passer exactement là. Plus l'autoroute est loin d'Artus, plus elle est proche du garage! Je ne sais pas s'il y a eu pression, mais en tout cas pas de ma part. Artus pèse 250 employés, j'en pèse quatre! Toujours est-il, et c'est inadmissible, que je n'ai jamais eu un seul contact avec COFIROUTE, alors que je dirige un établissement d'enseignement...». La mairie d'Avrillé et le garage Fourrier s'accordent à confirmer que l'autoroute était prévue entre le garage et l'École des Dirigeants. Sauf que maintenant (la commune le sait depuis un an), le projet quasi-définitif passe en plein dans ce fameux garage! Pour éviter une usine Artus dont les dirigeants n'ont pu être joints après plusieurs tentatives... Même si les propriétaires concernés ont déjà été contactés par COFIROUTE, l'enquête parcellaire commence, elle, ce lundi. Cette étude a pour but de déterminer l'exacte emprise du projet. Elle se terminera le 17 janvier 2001 inclus et porte sur un terrain de 172 hectares sur 13,5 kilomètres, réparti sur les communes de Saint-Jean-de-Linières, Saint-Lambert-la-Potherie, Beaucouzé, Avrillé et Angers. Selon la Préfecture, cette enquête intéresse près de 400 personnes. «Le prix des indemnisations sera estimé en fonction des transactions effectuées actuellement sur la zone du futur chantier, en tenant compte également des préjudices liés à un déménagement forcé. En dernier recours, c'est le juge de l'expropriation qui tranchera», a récemment expliqué le préfet Jean-Michel Bérard. Copyright © 2000 Angers Journal SAS - Tous droits réservés |