CONTOURNEMENT NORD : CACTUS A TOUJOURS DU PIQUANT
18 Juin
2001
Le comité de suivi des
engagements de l'État planche sur le projet du contournement Nord.
Pourtant, selon l'association Cactus, le tunnel reste la meilleure
solution. A ses yeux, le chantier prévu pourrait être dangereux. Lac
Bleu oblige...
On pouvait penser l'association pro-tunnel prête à se
mouvoir docilement dans le projet déclaré d'intérêt public dévoilé
par le Préfet, Jean-Michel Bérard. Apparemment, les «Cactusiens» ne désiraient
plus que peser de tout leur poids sur le tracé de la future artère, tout
en abandonnant l'idée de tunnel.
Pourtant, aux abords du QG avrillais de Cactus, sur le rond-point du Champ
des Martyrs, les revendications restent bien en place. «Le tunnel sous
les villes d'Angers et d'Avrillé a le meilleur rapport prix-qualité-santé
; avec le principe de précaution, le citoyen fera sanction», «le tunnel
est la solution» et autres «le monde n'est pas une marchandise !»,
slogan attribué à un certain J.B. (José Bové ?).
Pour les pouvoirs publics, il est hors de question de poursuivre le débat
pro ou anti-tunnel et si l'État a de toutes façons décidé que serait
suivie point par point la Déclaration d'Utilité Publique, Jean-Yves
Raveneau, vice-président de Cactus, estime que «le tunnel est une référence.
C'est possible à réaliser, quoi qu'en disent les experts nommés par le
ministre. Le seul blocage n'est pas financier (on voit ce que Cofiroute
est capable de faire sur le site de Rueil-Malmaison), mais politique. Le
tunnel reste la meilleure solution. En l'état actuel du projet, le
contournement Nord d'Angers serait le seul endroit entre Paris et Nantes,
où l'autoroute passerait en plein coeur de ville».
La Déclaration d'Utilité Publique est aux yeux de Jean-Yves Raveneau «inacceptable.
On veut marquer tous les points noirs de ce dossier, mais on ne veut pas
non plus s'exclure des délibérations». D'ailleurs, Cactus, qui fait
partie du comité de suivi des engagements de l'État, compte travailler
sur les ateliers et faire des propositions. «Il y a le problème des échangeurs,
rappelle Jean-Yves Raveneau. Nous voulons supprimer celui des Capucins, et
nous en proposons un autre, complet, vers Saint Serge, où les nuisances
sonores ne gêneront personne. D'autre part, les protections phoniques
sont insuffisantes, et des problèmes de sécurité se posent. Le chantier
peut assécher les nappes phréatiques sur Avrillé, une ville bâtie sur
l'argile. Et il y a un risque pour le Lac Bleu ! S'il y a un assèchement
de ce lac, les 10.000 tonnes de munitions, hors de l'eau, pourraient être
dangereuses...».
L'association prépare activement un grand débat public, qui aura lieu au
mois d'octobre, et s'apprête à exposer dans son antre du Champ des
Martyrs ce qui a été réalisé par l'«ennemi» Cofiroute, sur l'A 86...
"Il s'agit d'une solution innovante d'insertion en milieu urbain, déclare
Marc Viel, président de Cactus. C'est ce que nous préconisons depuis le
début: créer la solution en-dessous pour mieux vivre au-dessus.
Pour l'association, pas question de baisser les bras. "Le Cactus
continue à pousser, malgré la sécheresse ambiante", précise Marc
Viel.
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