Contournement
Nord d'Angers : l'État veut préserver le paysage
14 Juin 2001
Le contournement Nord
d'Angers bénéficiera du «1% paysager». 20 millions de francs seront réservés
à la valorisation paysagère afin d'éviter que la portion d'autoroute,
qui s'imbriquera dans de nouveaux quartiers, ne ressemble à un vulgaire périphérique.
Les travaux de contournement Nord
d'Angers par l'A11 devraient débuter dès la fin de l'année. Selon les
principaux interlocuteurs (pouvoirs publics, Equipement, collectivités
territoriales, ...), le tracé de la Déclaration d'Utilité Publique
(DUP) semble compatible avec les projets d'organisation du territoire
souhaitée par les municipalités concernées au premier chef, Angers et
Avrillé.
La ville d'Angers souhaite faire du contournement un boulevard périphérique,
outre sa fonction première de transit. D'ailleurs, selon Jean-Michel Bérard,
Préfet de Maine et Loire, «15% du trafic est d'intérêt national, le
reste appartient à l'Agglomération angevine». Angers veut dès lors développer
ses quartiers de la rive droite avec une orientation tournée vers le
centre-ville.
Quant à Avrillé, «qui ne veut pas être un faubourg d'Angers», selon
l'urbaniste chargé de mission Jean-Vincent Berlottier, elle souhaite
continuer son développement sur le thème cher de «Ville-parc»,
englobant l'arrivée des futurs Parc du Végétal et boucle de pistes
cyclables. Entre la RN 162 et l'avenue Georges Pompidou, la tranchée de
l'A11 sera couverte. Un peu plus à l'Ouest, dans la mesure où
l'autoroute passe au milieu des paysages campagnards, «il est
indispensable que l'accompagnement paysager de l'A11 contribue à la
qualité paysagère d'ensemble de ce secteur», indique le rapport de
l'urbaniste.
Parmi les préoccupations premières des responsables, l'environnement
tient, sur le papier pour l'instant en attendant les actes, une place prépondérante.
Puisque les habitants des quartiers concernés s'estiment, à ce jour,
protégés des nuisances sonores ou olfactives, l'objectif est qu'ils le
restent...
Jean-Vincent Berlottier placera ces thèmes au centre de sa réflexion,
qui se concrétisera par la création d'un atelier de concertation spécifiquement
destiné à l'étude de l'environnement et du paysage.
Le «1% paysager», décidé par l'Etat, réserve, comme son nom
l'indique, 1% du coût de construction de l'autoroute (soit 20 millions de
francs) à des actions de valorisation paysagère. Il tentera d'éviter la
mise en place d'une artère exclusivement urbaine, très en vogue naguère
mais aujourd'hui apparemment dépassée. Jean-Vincent Berlottier introduit
même le concept d'autoroute-jardin pour expliquer ce qui attend les
usagers du tronçon, à savoir «une route qui donne envie d'entrer dans
la ville». Concrètement, l'urbaniste prend exemple sur le périphérique
Ouest de Paris, vers le Bois de Boulogne.
Ce «1% paysager» entrera pleinement dans la réflexion générale sur la
création de nouveaux quartiers, où l'environnement tiendra une place de
choix. Entrent dans cette «requalification urbaine» les Capucins, le
Champ des Martyrs, le Bois du Roy, et Verneau. Certains de ces quartiers
ont déjà entamé leur nouvelle ébauche, par des entreprises de démolition-construction
en cours, qui laissent une large place aux espaces verts.
En dehors des Angevins, les pouvoirs publics entendent bien faire découvrir
aux voyageurs en transit une agglomération différente, avec vues sur les
Basses-Vallées angevines et l'Ile Saint Aubin. Pour leur donner envie
d'entrer dans la ville ?
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